Collectif MediSJeu
MEDIatisation du Sport et impacts sur la Socialisation Sportive de la JEUnesse : production, diffusion et réception
Depuis juillet 2019, le Collectif MediSJeu, composé d’une dizaine d’enseignants-chercheurs aux ancrages disciplinaires distincts (histoire, sociologie, sciences du langage, sciences de l’information et de la communication), explore les liens entre médias et socialisation sportive. En développant plusieurs programmes de recherches, il tente de répondre à deux questions simples en apparence : dans quelles mesures les médias, en mettant en scène des sportif.ves et en diffusant à grande échelle ces modèles de sportivité, participent-t-ils de la construction des (dé)goûts, du développement de dispositions ou non pour le sport ? Dans quelles mesures amènent-t-ils un.e jeune à admirer ou à stigmatiser d’autres jeunes pratiquant une activité sportive, à s’en auto-exclure, à se forcer à la pratiquer ou à l’abandonner ? Car, entendus comme « l’ensemble des dispositifs et supports par l’intermédiaire desquels des individus dispersés dans l’espace ou dans le temps sont mis en relation ou exposés à des contenus » (Chupin & al., 2012), les médias peuvent ouvrir le champ des possibles, susciter l’admiration ou encore des « vocations », mais aussi participer d’un processus plus large de stigmatisation/discrimination.
La lutte contre les inégalités, par l’intégration de la « diversité », dans les médias est une injonction forte de l’État à travers les politiques publiques, d’ONG, d’instances supranationales (UNESCO, Conseil de l’Europe), d’organismes de régulation (ARCOM) ou d’entreprises médiatiques. La culture de l'égalité est par ailleurs l'un des quatre axes stratégiques du plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023/2027. En rendant intelligibles la couverture et le traitement médiatiques du sport, la production de ces contenus médiatiques et leur réception, ce projet de recherche doit montrer dans quelles mesures les contenus véhiculés par les médias alimentent ou luttent contre le processus de stigmatisation/discrimination des sportif.ves qu’ils diffusent et des sportif.ves en herbe qu’ils socialisent. Nos résultats doivent donc aider les acteurs et institutions des mondes scolaire, sportif et médiatique à faire une place plus juste aux femmes dans le sport, en érigeant des « rôles modèles » pour des millions de jeunes filles et en permettant aux jeunes filles et jeunes garçons de rêver et de se projeter dans des sports que les unes et les autres s’imaginent encore trop sexués, voire ségrégés.